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Eurovelo 15 – Jour 3 : de Lauterbourg à Mannheim

EuroVelo 15

Eurovelo 15 – Jour 3 : de Lauterbourg à Mannheim

Après une deuxième journée à vélo ponctuée par les détours dûs à la crue du Rhin, j’ai terminé ma nuit dans un camping municipal . Grosse galère pour y rentrer car il n’y avait aucun personnel. J’ai dû me faire aider par des cyclo-randonneurs allemands qui ont rusé pour réussir à me faire rentrer.

trajet eurovelo 15 lauterbourg mannheim

Un départ sans EuroVelo

Je me réveille assez tôt le lundi 21 juin, de bonne humeur. J’avale une grosse ration de flocons d’avoine à la cannelle et au sirop d’agave, le top pour commencer une journée sportive ! Je dois en effet rejoindre Mannheim, une ville allemande, puisque j’y ai fait plusieurs demandes sur Warmshower.

Je prends soin de laisser sécher ma nouvelle tente avant de tout replier, et je repars comme je suis venu : sans voir le personnel du camping. Ce sera toujours quelques euros économisés 😉 Pour ressortir, j’ai suivi de près le couple de retraités allemands qui ont pu passer la barrière avec leur badge.

Je roule de nouveau sur la route que j’ai empruntée hier afin de retrouver l’EuroVelo 15. Quelques kilomètres plus loin, je me retrouve face à une route complètement inondée. Je dois donc faire demi-tour… Je croise alors mes chers retraités allemands et leur explique qu’il est impossible de passer. J’essaye de faire quelques détours, mais rien à faire, je me retrouve dans des propriétés privés ou sur des voies sans issues. À force de faire des détours, j’ai déjà fait beaucoup de kilomètres inutiles et je commence à m’énerver.

inondation du rhin

Plus loin, je croise encore le couple d’Allemands. Je roule plus vite qu’eux, mais eux semblent être équipés d’un GPS spécial pour le vélo et les sentiers : je vais les suivre, ils vont sûrement pouvoir me sauver 😉

Après plusieurs kilomètres dans un chemin de plus en plus boueux et rempli d’ornières, il faut se rendre à l’évidence : nous sommes bloqués ET perdus. Le GPS de mes nouveaux amis nous donne deux possibilités : partir à gauche, ou à droite.

  • À droite, le chemin descend plus bas et est donc inondé sur plusieurs centaines de mètres. D’après le monsieur, c’est très (trop…) profond pour passer, même en portant le vélo. Et ce sera donc sûrement pareil plus loin.
  • À gauche, le chemin n’existe plus. À la place :  des champs et des énormes tas de terre détrempés, impossibles à franchir avec le vélo.

Nous devons donc faire demi-tour, encore une fois. C’est plus de 10 km perdus pour revenir exactement à notre point de départ. Nous retrouvons la ville et décidons donc d’emprunter la route à côté des voitures. Nos chemins se séparent : eux prennent à droite, là ou c’est plat, et moi je prends à gauche, alors que ça monte. Ça semble être une mauvaise idée, n’est-ce pas ? Oui, ça l’était.

Mes premiers coups de pédale en Allemagne

Après plusieurs kilomètres de montée digne du Mont Ventoux (j’exagère peut-être un peu, je vous l’accorde, mais le vélo était bien chargé ! ) j’arrive dans un village allemand. Je pense que je ne suis plus (du tout) sur l’EV15, mais tant pis, ce col allemand (si, si, j’insiste !) aura eu raison de moi : je continue donc mon chemin le long d’une grande route, toujours sur une piste cyclable (ils font quand même bien les choses, ces Allemands).

architecture allemande

clocher sur eurovelo 15

Je traverse quelques villages très jolis, il fait beau, pas trop chaud : la balade est agréable. Enfin, elle le serait vraiment si je ne devais pas sortir mon GPS toutes les 5 minutes… Le souci avec Google Map en mode « vélo », c’est qu’il ne vous fait pas passer par l’EuroVelo mais pas le chemin le plus court. Quand vous essayez de le suivre tout en essayant de rattraper l’EV15, au mieux, vous perdez du temps, au pire vous vous perdez.

maison eurovelo 15

maison eurovelo 15

Quand je retrouve enfin l’EuroVelo 15, c’est pour de nouveau la quitter quelques kilomètres plus loin à cause de routes complètement inondées. Dans ces cas-là, je suis obligé de faire demi-tour et de perdre encore quelques kilomètres supplémentaires.

J’approche enfin d’une grande ville et je meurs de faim. Je m’arrête dans une station-service et j’achète… Un bagel au beurre. Pas très équilibré, mais super bon, et ça cale bien. Plus loin, je croise également un magasin dont j’ai oublié le nom. C’est un peu un « wallmart » local, on y trouve de tout et pas trop cher. Sylvain et Adeline m’en avaient venté les mérites, je décide donc d’y faire un tour pour faire le plein de glucides, ça pourra toujours servir.

Toujours plus de kilomètres à vélo

Ça y est, j’ai enfin reçu un email positif de Warmshower ! C’est Simon qui m’accueillera chez lui à Mannheim ce soir. Il me reste encore beaucoup de route, je ne dois donc pas perdre trop de temps ! Je me prends tout de même quelques minutes pour me poser tranquillement dans l’herbe, près des rails, afin de manger mon sandwich.

Je sors de la ville et je retrouve enfin un peu de campagne en suivant les digues qui contiennent le Rhin. Il commence à faire chaud mais c’est agréable… Si seulement certains panneaux étaient un peu plus clairs !

signalisation eurovelo 15

Et sinon, je vais où là ?!

En plein après-midi, je croise un phénomène assez étrange : des chutes de  pollen digne de vraies tempêtes de neiges ! C’est assez sympa et je les traverse en vélo, avant de faire demi-tour car la route est encore inondée.

 

 

neige-pollen

pollen-chute

Plus loin, je croise la route de plusieurs cigognes. C’est un spectacle assez incroyable et ça me remonte un peu le moral. Elles nichent dans les arbres autour du Rhin, la crue ne leur pose donc pas trop de problème 😉

 

 

Je continue ma route et je traverse Spire, une grande ville située à une trentaine de kilomètres de Mannheim. J’y croise un gigantesque avion de la Lufthansa à coté du musée de la technique de Spire.

avion musee technique spire

Les kilomètres s’enchaînent et je me rapproche petit à petit de Mannheim et de la barre psychologique des 100 km en une seule journée. À 90-95 km je ressens le besoin de manger tout ce qui me passe sous la main : j’ai clairement besoin de calories et de glucides. J’ai un peu négligé tout cela ces derniers kilomètres, et je le paye maintenant. Je dois me dépêcher car l’après-midi est déjà bien entamé, je mange donc tout cela à vélo, encore une fois. J’ai l’impression de ne pas avancer alors que ma moyenne kilométrique est tout à fait correcte !

spire-eurovelo-15

spire ev15

Arrivée à Mannheim

La silhouette de la ville grossit à chaque coup de pédale, les abords de la ville sont de plus en plus industriels. C’est clairement très, très moche. Les rives du Rhin sont jonchées d’usines et de silos.

traversée bac fluviale mannheim

Je choisis d’emprunter un bac fluvial pour traverser le Rhin et rejoindre la ville. C’est une sorte de navette payante (2 €) qui permet aux voitures et aux cyclistes d’éviter les bouchons pour emprunter les ponts qui rejoignent la ville. À ce prix là, c’est une bonne expérience et ça me donnera également un point de vue différent de la ville… Ou pas 😉

Le bac me débarque dans une zone industrielle et j’avale les derniers kilomètres pour rejoindre le centre de Mannheim, afin de rejoindre l’appartement de Simon.

 

Mon Warmshower à Mannheim

Simon m’accueille donc chez lui ; il habite un appartement au rez-de chaussée dans une petite cours. Il y a de nombreux vélos garés, je gare donc le mien et l’attache avec mon habituel gros cadenas en U. Ce qui fait bien rire Simon ! Visiblement, les vols ne sont pas courants ici et tout le monde roule en vélo.

simon warmshower

Simon, de Warmshower

Après une bonne douche, nous parlons un peu. Il est étudiant en médecine et il y a quelques temps, sur un coup de tête il a décidé de partir à vélo jusqu’en Chine ! Il me raconte son épopée en anglais, il connaît quelques mots de français, mais il est clairement plus à l’aise en anglais. Il est vraiment très sympathique !

Il me demande si je préfère aller à un barbecue ou que des amis à lui nous rejoignent. Je suis littéralement lessivé puisque j’ai parcourus 106 km à vélo dans la journée, un record pour moi ! Je choisi donc le moins fatiguant : les amis à domicile 😉

J’avale une salade de tomates et de riz (miam !) et ses amis nous rejoignent chez lui. Là, il faut que je vous dise un truc. Accrochez-vous bien. C’est bon ? Ils-mettent-des-glaçons-dans-le-vin-rouge. Choqué, je décide d’annuler mon voyage et de rentrer chez moi. Non, non, je rigole, mais nous échangeons sur pas mal de choses, notamment sur nos différences culturelles.

Plus tard, Simon me dit qu’ils vont se rendre à une soirée chez des amis et il me propose de venir avec lui. Il me dit que je ne suis vraiment pas obligé et que je peux rester dormir ici, qu’il n’y voit aucun souci. C’est vraiment très sympathique de sa part, je décide donc de rester ici pour me reposer après cette longue journée.

Avant de partir, il regarde des sites de météo locale afin de pouvoir suivre la crue du Rhin. C’est la douche froide  puisqu’il m’annonce que cela va encore durer pas mal de jours et que tout est inondé, au moins jusqu’à Cologne. Et sûrement encore plus au nord…

meteo mannheim ev15

En bleu, la pluie …

Je prends quelques minutes de réflexion en analysant tous les paramètres et les options qui s’offrent à moi. J’aime pédaler, mais l’agacement prend clairement le dessus à cause des nombreux détours inutiles. De plus, la plupart du temps je ne fait que longer la route sans pouvoir voir le Rhin, c’est dommage.

Je choisi donc, avec l’aide de Simon, de réserver un bus qui me mènera directement à Cologne. Avec cette option, je rate des parties très intéressantes du Rhin, mais j’évite – normalement – pas mal de problèmes et de stress.

Il est 22 heures, Simon part rejoindre ses amis en me laissant seul dans son appartement pendant que je pars me coucher sur le matelas qu’il m’a mis au sol dans son couloir. Ce n’est pas le grand luxe, mais ça me suffira amplement !

Bilan de ma troisième journée sur l’EV15

Je suis de plus en plus mitigé. Les détours sont de plus en plus nombreux et à chaque fois que je tombe sur un chemin fermé ou inondé, c’est une source d’énervement supplémentaire. Je prends de moins en moins de plaisir, malgré certains passage très agréables.

 

 

Je regrette de ne pas avoir pu rester plus longtemps avec Simon, c’était quelqu’un de très sympathique qui avait beaucoup à m’apprendre sur le monde du cyclotourisme. J’aurais peut-être dû rester une journée de plus à Mannheim…

J’ai néanmoins parcouru 106 km avec mon fidèle vélo  Fahrradmanufaktur T-500 bien chargé, et rien que pour ça, je suis plutôt fier de moi ! Cela nous amène donc à un total de 241 kilomètres parcourus.

chemin eurovelo 15

Distance parcourue depuis le départ : 241 km.

Découvrez mon quatrième jour sur l’EuroVelo15.

Ma réaction à chaud

Au vu des prévisions météo (en bleu la pluie ) ça ne va pas s’améliorer au niveau de la crue du Rhin. Demain je prends…

Publié par Velo-Cyclisme sur lundi 20 juin 2016

 

 





  1. Salut Alexis !

    J’ai lu tes 5 articles au sujet de ton périple sur l’EV 15 et … Wow, que ce fut dur.

    Je te laisse un petit commentaire sous celui-ci car l’anecdote sur les glaçons dans le vin rouge m’a fait explosé de rire, d’autant plus que j’en ai également été témoin ! Je suis frontalier (Strasbourg) et mon amie est née en Allemagne… Je les ai invité chez moi un jour, et je souhaitais (en tant que bon franchouillard), sortir un vin rouge plutôt correct. Et là, la question : « Avez-vous des glaçons? ». J’aurais pu tomber à la renverse, je pensais avoir mal compris mais non, ce sont bien des glaçons qu’ils souhaitaient mettre dans du vin rouge :'( :'( :'( ! Les anecdotes de ce genre sont nombreuses et à la fois sympathique, j’adore cette double culture qui, je trouve, nous apporte toujours plus d’ouverture d’esprit et de tolérance (bon ok, par pour le vin rouge!)

    Nous nous rendons à Berlin depuis Strasbourg cet été, et longeront également le Rhin jusqu’à Lauterbourg, avant de « repiquer » vers Wissembourg et monter plein nord sur la Weinstrasse (route des Vins côté Allemand). On connait déjà un peu le coin, c’est vallonné mais ma-gni-fique. Si tu repasses dans le coin, je te conseille l’itinéraire…

    PS : j’ai mis 10 min à comprendre que la ville de Spire = Speyer 😀 On connait plus les noms Allemands ici ^^.

    PPS : si un nouveau départ de Strasbourg vers l’Ouest ou le Sud, vers la route des vins te tente, nous nous ferions un plaisir de t’accueillir également et de discuter vélo 😉

    Bonne continuation à toi !

    • Merci pour ton commentaire et cette proposition fort sympathique ! L’est de la France est un coin vraiment sympathique de ce que j’ai pu en voir, surtout à vélo. Les habitants semblent tous sympathique également ! J’ai lu ci et là que la route des vins était extra à faire en vélo… et c’est l’occasion de goûter des choses que je connais pas ou peu.

      J’adore également ces découvertes en voyage, sur des cultures pourtant très similaire (après tout, nous sommes voisins) mais des petites habitudes totalement différentes qui peuvent faire bien rire. C’est les joies du voyage, pas forcément à vélo, même si ce dernier rajoute clairement un capital sympathie la plupart du temps.

      Je te renvois l’invitation si tu as prévu de passer sur Nantes, qui peut-être un des nombreux points de départ pour un voyage à vélo : la loire à vélo le long de l’EV6, la vélodyssée vers le sud et d’autres petites ballades plus locales.

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