On me l’a déjà demandé plusieurs fois sur ce blog, et à peu près tous les jours en hiver au travail ;). Je pense donc que le moment est venu de vous expliquer comment se protéger facilement du froid en hiver, sur un vélo.
En vélo, l’effort fourni pour avancer implique un réchauffement de certains muscles et donc éventuellement une transpiration de certaines zones de votre corps, malgré les – 10 °C au thermomètre.
Avant toute chose, il est nécessaire de comprendre que le mécanisme de transpiration ne doit pas être entravé. Il est vital puisqu’il permet à votre corps de se refroidir lors d’un effort. Néanmoins, cette humidité peut être contre-productive si elle n’est pas correctement évacuée.
Qui n’a jamais connu l’effet sauna d’un manteau mal aéré lorsque le soleil pointe le bout de son nez et vient réchauffer l’air ambiant. Cet effet sauna, très désagréable, amplifie également la sensation de froid. En effet, l’évaporation de l’humidité implique forcément une diminution de la température, c’est un principe physique. Si l’évaporation se fait directement sur votre peau, vous aurez froid.
Il faut donc réussir à s’habiller pour se protéger du froid sans pour autant empêcher la transpiration de sécher correctement.
Le système des 3 couches
Le système dit « des 3 couches » ou « système multicouche » est un principe fondamental en randonnée. Il part également du postulat que la marche impliquera une transpiration de votre corps qu’il faudra gérer. Ce système permet d’utiliser peu de vêtements (dont certains que vous possédez déjà) pour un confort optimal. Il s’adapte parfaitement aux températures très froides de l’hiver comme aux températures plus fraîches de l’automne ou du printemps et est donc parfaitement applicable à la pratique du vélo.
Première couche : une matière respirante
Souvent négligée, la première couche est une des plus importante puisque c’est celle en contact avec votre peau. Cette première couche doit garder votre peau au sec et permettre le transfert de l’humidité dû à la transpiration vers les couches supérieures. Cette couche doit donc être la plus « respirante » possible pour éviter l’évaporation de votre transpiration directement sur votre peau (voir ci-dessus).
Pour éviter cela, commencez par bannir le coton. Le coton, très souvent utilisé pour les vêtements de ville à l’avantage d’être peu coûteux, mais est une véritable éponge. Il absorbe l’humidité de votre transpiration et sèche lentement.
Pour choisir votre première couche, cela dépendra de vos préférences et de votre budget. Je peux vous conseiller deux options :
- les vêtements techniques,
- les vêtements naturels, en laine mérinos.
La première option est clairement faite pour le sport. Les nouvelles technologies utilisées pour les « sous-vêtements techniques » sont réellement efficaces. Fabriqués en matière synthétique après des mois de R&D, vous en trouverez à tous les prix. Ils sont néanmoins peu adaptés pour le vélotaf puisque leur look n’est pas passe-partout. De plus, les vêtements synthétiques peuvent rapidement avoir de mauvaises odeurs.
La deuxième option, que j’utilise personnellement depuis quelque temps, a l’avantage d’être 100 % naturelle. On ne parle pas de laine grossière utilisée pour la fabrication d’un pull en laine des années 80, mais d’une laine très fine et très agréable à porter. Ici, pas besoin de matériaux fossiles pour fabriquer un t-shirt. De plus, les t-shirts en mérinos ressemblent à des t-shirts classiques, personne ne remarquera la différence quand vous arrivez au travail. La laine mérinos est très respirante, sèche rapidement et a le mérite d’être antibactérienne, c’est-à-dire qu’elle retardera les odeurs. Personnellement, lorsque je voyage à vélo je n’utilise plus que ça ! Seule ombre au tableau, le mérinos coûte cher. Comptez minimum 30 € pour un t-shirt assez fin, environ le double pour quelque chose de plus solide.
Deuxième couche : une matière chaude
La seconde couche du système des 3 couches doit être un bon isolant. C’est elle qui retiendra la chaleur produite par votre corps (et à vélo, vous en produirez de la chaleur). Personnellement, j’utilise des vêtements synthétiques (polaires, etc.) qui ont l’avantage de protéger du froid même lorsqu’il est mouillé. De plus, la polaire sèche relativement rapidement et est facile à laver.
Vous pouvez également utiliser du duvet qui a l’avantage de retenir encore plus la chaleur, mais qui séchera moins rapidement et sera généralement plus coûteux.
Cette couche, quelle que soit la matière retenue, doit également être respirante. Rappelez-vous que la transpiration ne doit pas rester proche de votre peau.
Troisième couche : une matière protectrice
La troisième couche est la couche externe de notre système multicouche. C’est elle qui vous protège du vent et de la pluie. Je l’avais évoqué sur cet article qui expliqué comment se protéger du vent et de la pluie à vélo. Cette dernière couche devra également évacuer la transpiration loin de votre corps.
Depuis plusieurs années, il est possible de se passer du fameux effet sauna dont je vous parlais. En effet, les nouvelles technologies ont permis de créer de nouveaux matériaux étanches d’un côté, mais respirants de l’autre. Et ça, c’est une vraie révolution. La plupart des manteaux de sport (randonnée, ski, etc.) en sont pourvus. Vous en trouverez à partir d’une dizaine d’euros chez Decathlon jusqu’à plusieurs centaines d’euros chez certaines marques.
En demi-saison, j’utilise un manteau assez simple de la marque Décathlon ou un simple coupe vent Odlo. Lorsque l’hiver arrive et que le froid se fait plus vif, je passe sur mon manteau de ski. Il a l’avantage d’être plus chaud, mais aussi plus respirant. Il bénéficie de plusieurs fermetures qui permettent une circulation de l’air plus efficace (sous les bras par exemple).
Le système multicouche et ses avantages
Avec le système multicouche, vous n’aurez normalement plus jamais froid. À vous d’adapter la matière et l’épaisseur des couches en fonction de votre trajet. Ils ne seront bien sûr pas les mêmes à Montpellier ou à Amsterdam.
Ce système, facile à mettre en place et peu coûteux (on possède déjà ce genre de vêtement, du moins, en partie) est également très pratique lorsque la température change. Par exemple, si le vent est fort et froid, mais que le fond de l’air est relativement doux, vous pouvez enlever la deuxième couche. S’il n’y a pas de vent et que l’air est sec, enlevez la troisième couche.
Le système des 3 couches est parfaitement adapté aux voyages à vélo (on prend uniquement les 3 couches et on adapte en fonction de la température) que pour les déplacements urbains. Je l’utilise tous les jours pour aller au travail et lorsque j’arrive dans les bureaux surchauffés, il me suffit de me mettre en t-shirt pour ne pas avoir trop chaud.
Le pantalon, utile contre le froid ?
Si vous utilisez votre vélo dans des zones très froides, le système des 3 couches peut également s’appliquer pour vos jambes. Personnellement, pour de petits trajets, le jean me convient tout à fait. Il est malheureusement fait en coton ce qui fait qu’il n’évacue pas correctement la transpiration.
Si vous en ressentez le besoin (jusqu’à -5 °C, un jean suffit complètement), vous trouverez des pantalons techniques (pour le vélo ou pas) à tout les prix. Les pantalons de randonnées sont là encore très efficaces et peuvent être utilisés comme un pantalon de ville pour ne pas avoir à se changer en arrivant.
Les accessoires anti-froids indispensables à vélo
Vous le savez, c’est par nos extrémités que l’on perd le plus de chaleur. Il va donc falloir les protéger.
Se protéger la tête
Si vous portez un casque, cela peut suffire en cas de température clémente. Lorsque le froid se fait vraiment plus intense, utilisez un bonnet ou bien un bandeau pour protéger vos oreilles. Privilégiez la laine pour que l’évacuation de la transpiration soit la plus efficace possible. J’utilise un bonnet 50 % mérinos et j’en suis plus que ravi.
Si vous n’avez rien sous la main, mettez simplement votre capuche, elle permettra de conserver une partie de la chaleur de votre corps au niveau de votre tête.
En cas de tempête ou de grand froid, utilisez également un cache-col pour bien protéger votre cou et votre nez si besoin.
Se réchauffer les mains
Accessoire indispensable en hiver, les gants vous sauveront d’un froid difficilement gérable. Évitez les gants en laine, qui laisseront passer le vent, et préférez une matière coupe-vent. On transpire peu des mains, mais sur de longues distances il peut-être intéressant de prévoir une matière relativement respirante.
Se réchauffer les pieds
Maintenu fermement dans la chaussure, on ne pense pas forcément à protéger ses petits orteils du froid. Pourtant, un pied qui se refroidit c’est l’assurance d’une sensation de froid très désagréable. Si les températures sont vraiment très froides, choisissez des chaussettes épaisses en laine ou en matière technique (pour la randonnée). J’utilise de plus en plus des chaussettes en mérinos et c’est excellent. Elles ont en plus l’avantage d’éviter les mauvaises odeurs.
En conclusion, se protéger du froid à vélo n’est pas si compliqué. Je peux vous assurer qu’une fois que vous avez compris le principe, il sera plus agréable de rouler en plein hiver par – 10°C qu’en plein été avec des températures plus élevées.
Testez différentes solutions / matières et adaptez ce système en fonction de vos besoins. Si vous êtes un vélotafeur régulier, vous n’aurez plus d’excuses pour sortir le vélo tous les jours en plein hiver, quel que soit le temps dehors.
Mandolpierre
Bonjour au lieu de gants, ou parfois en plus des mitaines – les gants de vélo sans les doigts – je mets des moufles qui permettent de coller les doigts, et même il y a des moufles double une première couche en polaire et la seconde imperméable, impeccable pour descendre d’un col de montagne enneigé.
Lomoberet
Pour se couvrir la tête de manière efficace et élégante, le béret est la meilleure coiffure qui protège aussi bien de la pluie que du soleil.
Toutefois, par -15°C, il est préférable d’ado.pter un bonnet de laine
Zongo
Ces matériaux supportent d’être laissés la journée de travail dans le sac, sans avoir le temps de sécher ?
Alexis Baugas
Comme à peut près tout les vêtements, ce ne sera pas le mieux. Mais le merinos à vraiment un pouvoir antibactérien qui fait que ca sentira beaucoup moins que du coton oui 🙂
Benka
Pour les gants en plein hiver, j’utilise des gants de soie sur lesquelles je rajoutte des gants en polaire. J’ai 2 couches sans perdre en prehension du guidon et des vitesses.
Alexis Baugas
Je fais la même chose … au ski 😀 Mais effectivement, bonne idée !
Elodie
J’ai décidé de vraiment me mettre au sport (course à pied et vélo) cette année et ça va être mon premier hiver à vraiment faire des sorties plusieurs fois par semaine. Je découvre que le merinos pouvait être adapté pour le sport. Je vais aller faire un tour chez mamie, elle doit bien avoir 1 ou 2 tee-shirt à me faire tester ^^.
Valentin
Un article très intéressant. J’utilise parfois une chapka pour me protéger la tête : très efficace 🙂
Et comme le disent les Norvégiens : » il n’y a pas de mauvaises météos, il n’y a que des tenues inadaptées »
A bientôt Alexis,
Valentin
Alexis Baugas
Merci, et bon voyage 🙂
Marek
Deux paires de chaussettes a la fois, tu en mets jamais? 🙂
Alexis Baugas
Non, je serais à l’étroit dans mes chaussures :p
Passeparici
Les produits Decathlon, à part le prix, c’est vraiment de la m…
Ca peut suffire si on a une faible utilisation, mais sinon on risque d’avoir a effectué un remplacement à cours terme.
A terme il est plus économique d’avoir un bon produit (qui en plus est sans doute plus efficace).
Mathias
Mon record en hivers est de 4 heures de vélo non stop et je dois dire que je ne fais plus de sorties aussi longue par grand froid.
Je dirais que pour des sorties de 1 heures (8 km par exemple) c’est bien plus simple que pour des longues sorties.
Sinon par très grand froid et longue sorties je met gants et chaussettes électrique, cagoule chaude de moto.
Bertrand
8 km en 1 heure en vélo ? Je fais 17 km en 30 minute en ville. Il doit y avoir moyen de faire mieux.
Xavier
Commentaire très interessant, mais il ne s’agit pas d’une course…
Allemand
Salut à tous, pour les mains l idéal ce sont les manchons en néoprène. Ça existe même pour les ceintres type vélo course ou Gravel. Je roule par des températures négatives sans gants. JB
Philippe
Merci pour cet article, très intéressant.
J’évite à tout prix d’avoir froid aux pieds à vélo, je trouve ça très désagréable.
Ce que porte :
– des surchaussures, qui coupent bien le vent et l’eau. Pratique dès que la route est humide et incontournable s’il pleut
– quant aux chaussures, j’en ai testé plusieurs paires, Northwave propose des modèles hiver bien chauds 🙂
Brousse
Bonjour à tous,
J’ai réglé définitivement les problèmes de froid aux pieds grâce à trois choses : de bonnes chaussettes en laine merinos (Décath), des sur-chaussures pour l’hiver de qualité (GORE), et surtout des semelles chauffantes (Heat company Amazon). Je peux ainsi faire 3 à 4 heures de vélo de route en hiver par des températures proches de 0 degré.
Pour les longues sorties, j’emporte une première couche de rechange bien sèche que je mets si un long arrêt est prévu. Un vrai bonheur quand on est mouillé après un long effort.
Bonne route…
Marie Busch
Une amie et moi voulons faire une longue randonnée en automne. Pour cela, j’aimerais aussi acheter des sur-chaussures pour les bottes de randonnée. Mais des vêtements d’hiver pour le vélo pourraient aussi être bien contre le froid.